Pont Samuel-De Champlain - projet de l'île Lapierre
Table des matières
- Contexte et objectifs du projet de l'île Lapierre
- Description du projet, échéancier et caractéristiques
- Bénéfices environnementaux du projet
- Mesures d'atténuation durant les travaux
Contexte et objectifs du projet de l'île Lapierre
Les projets de construction de grande envergure ont inévitablement des impacts sur l'environnement. Plusieurs projets de compensation ont été analysés par Infrastructure Canada, en collaboration avec le ministère des Pêches et Océans, Environnement et Changement climatique Canada, et Services publics et Approvisionnement Canada, afin de compenser pour la perte de milieux naturels causée par la construction du Pont Samuel-De Champlain.
Le projet de l'île Lapierre, situé dans l'arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, a été choisi en raison de son grand potentiel écologique.
Il y avait autrefois un marais sur l'île Lapierre. Toutefois, celui-ci a été détruit par des dépôts récurrents de matériaux de remblai provenant de l'île de Montréal entre les années 1980 et 1983.
L'objectif du projet est donc de recréer le milieu naturel de l'île Lapierre afin que celui-ci puisse être utilisé par une faune diversifiée. Le marais sera recréé, ce qui permettra de restaurer les activités de fraie, d'alevinage et d'alimentation du poisson en plus de générer des habitats propices à d'autres espèces, y compris les oiseaux.
Description du projet, échéancier et caractéristiques
Le projet de restauration du marais se déroulera en deux phases :
Phase 1 : Travaux de préparation du marais (décembre 2016 – été 2017)
- La consolidation du pont existant par la modification et l'ajout de contreventements (structure de soutien);
- Le déboisement de l'emplacement où se dérouleront les travaux;
- L'excavation et la disposition du déblai;
- La mise en place de différentes mesures d'atténuation durant les travaux.
Phase 2 : Création du marais et des liens hydriques avec la rivière des Prairies (été 2017 – printemps 2018)
- L'excavation et la disposition du déblai;
- La création de canaux entre le nouveau marais et la rivière des Prairies;
- Le profilage du marais, de la plaine inondable et des canaux;
- La végétalisation des berges et de la plaine inondable en utilisant des végétaux indigènes adaptés aux conditions aquatiques du secteur;
- L'ouverture des canaux permettant un lien hydrique permanent entre le nouveau marais et la rivière des Prairies;
- La mise en place de différentes mesures d'atténuation durant les travaux.
Caractéristiques du marais :
- Le marais couvre une superficie de 1,5 hectare;
- L'excavation s'est faite sur un peu plus de 5 mètres de profondeur à certains endroits;
- L'excavation de plus de 60 000 m3 de sol;
- La profondeur maximale du marais est d'entre 3,5 et 2,3 mètres selon le niveau de la rivière des Prairies;
- L'aménagement est conçu pour permettre une ouverture importante sur la rivière en période de crue qui est ensuite restreinte à trois ouvertures permanentes en période d'étiage (faible niveau d'eau);
- Un marécage arbustif;
- La création de trois canaux permettant la circulation des eaux à l'année, notamment en hiver;
- Le marais permet ainsi de restaurer les activités de fraie, d'alevinage et d'alimentation du poisson, en plus de générer des habitats propices à d'autres espèces, y compris les oiseaux.
Caractéristiques du projet pour les végétaux et la faune :
- Avant le début des travaux, les couleuvres brunes ont été capturées et relocalisées hors du chantier;
- Un peu moins de 500 arbres ont été coupés et la majorité d'entre eux sont des espèces envahissantes;
- À la fin des travaux, une revégétalisation complète du site a été effectuée;
- Plantation de 75 espèces de plantes, dont des arbres, des arbustes et des végétaux aquatiques indigènes à la région de Montréal;
- Une plage à tortues a été aménagée en bordure du marais.
Avantages environnementaux du projet
Le projet de restauration du marais de l'île Lapierre a entraîné de nombreux avantages environnementaux :
- Restauration d'un site endommagé depuis les années 1980;
- Réfection du pont existant;
- La configuration de l'aménagement vise à optimaliser l'utilisation du marais par le poisson à tous les stades de vie, entre autres par le méné d'herbe (vulnérable) et le chevalier cuivré (menacé);
- Le projet pourrait améliorer les conditions de pêche dans ce secteur de la rivière des Prairies;
- Augmentation de la biodiversité à l'île Lapierre et ses environs;
- Une faune diversifiée (oiseaux, reptiles et amphibiens, mammifères) pourrait bénéficier du site;
Mesures d'atténuation durant les travaux
La mise en place de cet aménagement à l'île Lapierre pourrait causer certains inconvénients aux citoyens habitant près de ce chantier, ainsi qu'à la faune de l'île. C'est pourquoi Infrastructure Canada a exigé des entrepreneurs qu'ils prennent plus de 100 mesures d'atténuation. En voici quelques-unes.
Gestion du climat sonore :
- La réglementation municipale et provinciale en matière de bruit devra être respectée;
- Lorsque ce sera possible, les équipements bruyants seront placés loin des résidences;
- Mise en place des alarmes de recul à intensité variable;
- Minimiser la marche au ralenti des véhicules et équipements à essence;
- éviter le bruit d'impact des panneaux arrière des camions-bennes.
Circulation :
- L'entrepreneur doit établir un plan de circulation des camions en collaboration avec l'arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles;
- Limiter la circulation de la machinerie aux routes recommandées par la Ville, et interdire la circulation de la machinerie lourde hors des zones désignées à l'intérieur de l'île;
- Un signaleur sera présent en tout temps lors des travaux à l'angle du boulevard Gouin.
Qualité de l'air :
- Les seuils municipaux et provinciaux relatifs aux particules dans l'air devront être respectés;
- Les camions à benne étanche ou standard seront recouverts d'une bâche, afin de limiter la dispersion des particules fines dans l'air;
- Nettoyage du boulevard Gouin, au besoin;
- Une aire de nettoyage des roues des camions sera aménagée à la sortie du chantier pour éviter de salir le réseau routier.
Milieux naturels :
- Des zones de travaux à sec dans la rivière ont été exigées afin de minimiser la génération de matières en suspension;
- L'utilisation de barrières à sédiment sera requise autour du chantier;
- Les travaux de déboisement seront faits en dehors de la période de nidification qui se déroule de la mi-avril à la fin août;
- Les travaux d'excavation dans l'eau et la réfection du pont seront réalisés en dehors des périodes de restrictions pour le poisson, soit du 1er avril au 1er septembre.
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