Instantané de données sur l'itinérance : Itinérance chez les jeunes au Canada
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- Introduction
- Données
- Contraintes
- Résultats du sondage
- Genre et identité sexuelle
- Lieux où les répondants ont passé la nuit
- Itinérance chronique
- Raisons de la perte de logement
- Sources de revenus
- Problèmes de santé
- Jeunes à charge
- Conclusions clés
- Pour en savoir plus
Introduction
Le présent rapport fait état des principales conclusions concernant l'itinérance chez les jeunes au Canada, tel qu'observé au cours des dénombrements ponctuels coordonnés à l'échelle pancanadienne au cours de 2020 à 2022Note de bas de page 1. Le rapport définit l'itinérance chez les jeunes en tant que situation d'itinérance vécue entre 13 et 24 ans. Cette situation d'itinérance se distingue de celle vécue chez les adultes en raison des causes, des conséquences et des interventions requises. Étant donné que les jeunes en situation d'itinérance ont des antécédents d'expériences et d'exposition à des conditions qui entravent leur capacité de maintenir un logement stable et sécuritaire plus tard au cours de leur vie, il importe de comprendre les causes et les répercussions que revêt l'itinérance chez les jeunes.
Données
Les données utilisées dans le présent rapport ont été recueillies au cours des dénombrements ponctuels de 2020 à 2022 qui ont permis de sonder plus de 26 000 personnes à travers 87 communautés et régions au Canada, et ce, pour fournir un instantané d'une journée de l'itinérance. Dans le cadre du sondage, les répondants se sont identifiés comme vivant une situation d'itinérance au sein de contextes variés, comme les refuges à l'intention de la population générale, des familles, des jeunes et des personnes fuyant la violence familiale (40 %), les lieux extérieurs (24 %), les logements de transition (11 %), les programmes d'hôtel ou de motel, les établissements de santé ou correctionnels (4 %) et l'itinérance cachée, définit comme demeurer temporairement avec les autres parce qu'ils n'ont pas accès à une résidence permanente (13 %). D'ailleurs, dans le cadre du sondage, les répondants ont été demandés de fournir leur âge à l'heure actuelle. Aux fins de cette analyse, les groupes d'âge ont été répertoriés comme suit : enfants (de 0 à 12 ans), jeunes (de 13 à 24 ans), adultes (de 25 à 49 ans), adultes âgés (50 à 64 ans) et aînés (65+). Au cours du sondage, les jeunes qui étaient accompagnés par un parent ou un tuteur ont été désignés comme étant des « personnes à charge ». Par conséquent, ces jeunes n'ont pas été sondés. En revanche, les personnes ayant participé au sondage ont été demander d'indiquer l'âge à laquelle elles ont vécu leur première situation d'itinérance. Les catégories d'âge résultantes sont les mêmes que celles utilisées pour l'âge actuel, sauf que les jeunes (de 13 à 24 ans) sont séparés en adolescents (de 13 à 17 ans) et en jeunes adultes (de 18 à 24 ans).
Contraintes
Certaines contraintes doivent être prises en compte lors de l'interprétation des résultats contenus dans le présent rapport. La plupart des communautés exigent que l'âge minimal des répondants du sondage soit 16 ans, ce qui signifie que les jeunes en situation d'itinérance de moins de 16 ans risquent d'être fort surreprésentés dans les données des dénombrements ponctuels. D'ailleurs, il a été déterminé que les jeunes sont plus susceptibles de se retrouver en situation d'itinérance cachée, ce qui s'avère être une expérience en itinérance qui n'est pas traitée de façon suffisamment complète par les dénombrements ponctuels. Bien que la majorité des communautés tentent de recueillir des données portant sur l'itinérance cachée, soit par l'entremise de sondages menés dans les services offerts à l'extérieur des refuges (p. ex. programmes de repas, cliniques des pièces d'identité, cliniques de santé, événements rassembleurs), il est fort probable que ces populations plus difficiles à joindre soient sous-représentées par les données des dénombrements ponctuels. Par ailleurs, les dénombrements ponctuels permettent de recenser les données relatives aux personnes en situation d'itinérance au cours d'une seule nuit ; c'est pourquoi ils sont plus susceptibles de tenir compte des personnes qui sont en situation d'itinérance chronique et qui font face à des obstacles complexes pour sortir de l'itinérance.
Résultats du sondage
Parmi l'ensemble des communautés ayant participé au sondage, plus de 3 000 jeunes (de 13 à 24 ans) ont été identifiés comme étant en situation d'itinérance au cours d'une nuit, ce qui représente 12 % des répondants. De même, dans les dénombrements ponctuels de 2018, 13 % des répondants étaient des jeunes. Selon le Recensement de 2021, les jeunes représentaient 16 % de la population âgée de 13 ans et plusNote de bas de page 2 — ce qui signifie qu'il pourrait y avoir proportionnellement moins de jeunes en situation d'itinérance que dans la population nationale. En raison des contraintes décrites dans la section précédente, les dénombrements ponctuels peuvent néanmoins sous-estimer la représentation des jeunes dans la population des personnes en situation d'itinérance.
Cette proportion plus faible de répondants au sondage auprès des jeunes ne signifie pas que ces derniers sont moins vulnérables à la perte de logement que les populations plus âgées. Au cours de la tenue du sondage, les répondants ont été demandés d'indiquer l'âge à laquelle ils avaient vécu une situation d'itinérance pour la première fois. Environ 44 % des répondants (soit 9 654 personnes) étaient en situation d'itinérance pour la première fois lorsqu'ils avaient moins de 25 ans. Ce pourcentage s'avère beaucoup plus élevé que les 17 % de répondants et de personnes à charge qui avaient moins de 25 ans (soit 12 % de jeunes et 5 % d'enfants à charge). Ces taux pourraient indiquer que les expériences d'itinérance précoces au cours de vie peuvent être associées à un plus grand risque de précarité chronique du logement tout au long de la vie adulte. Cette hypothèse sera examinée plus en détail dans la section portant sur l'itinérance chronique.
Figure 1. Âge des répondants lors de la première expérience en itinérance
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Figure 1 - version textuelle
Figure 1. Âge des répondants lors de la première expérience en itinérance Groupe d'âge
Âge des répondants lors de la première expérience en itinérance
Enfants (0 à 12 ans)
5 %
Adolescents (13 à 17 ans)
19 %
Jeunes adultes (18 à 24 ans)
19 %
Adultes (25 à 49 ans)
41 %
Adultes âgés (50 à 64 ans)
13%
Aînés (65+)
2 %
En analysant de plus près ces données, la majorité des jeunes sondés au sujet de leur rôle familial ont indiqué qu'ils étaient en situation d'itinérance en tant que célibataires (63 %). Environ 16 % des jeunes étaient considérés comme des enfants à charge, accompagnés d'un parent ou d'un tuteur. D'autres ont indiqué qu'ils étaient en situation d'itinérance avec un partenaire ou un autre adulte (19 %). D'ailleurs, un plus petit pourcentage (3 %) ont indiqué qu'ils étaient en situation d'itinérance avec une personne à charge. Dès lors, cette répartition des rôles familiaux chez les jeunes met en évidence la diversité des expériences et des besoins en matière de services au sein de ce groupe d'âge.
Genre et identité sexuelle
Il y a une plus forte proportion de femmes (42 %) et de personnes de diverses identités de genre (6 %) chez les jeunes de 13 à 24 ans qui sont en situation d'itinérance, comparativement aux adultes de 25 ans et plus (32 % de femmes et 2 % de personnes de diverses identités de genre). Les données révèlent également une baisse de l'âge moyen des femmes en situation d'itinérance (37 ans) comparativement aux hommes (42 ans).
Dans l'ensemble, 12 % des répondants ont indiqué appartenir à la communauté. 2ELGBTQI+. Le taux de réponse à cette catégorie était le plus élevé chez les jeunes (26 %). En revanche, cette proportion diminuait avec l'âge, où 13 % des adultes, 7 % des adultes âgés et 6 % des aînés s'identifiaient comme étant 2ELGBTQI+. Les répondants qui se sont identifiés comme étant 2ELGBTQI+ étaient plus susceptibles de déclarer être en situation d'itinérance pour la première fois avant l'âge de 24 ans (61 %, comparativement à 41 % des personnes non 2SLGBTQI+), comme le montre la figure 2.
Figure 2. Proportion de répondants ayant déclaré l'âge de leur première expérience d'itinérance, en fonction de l'identité 2ELGBTQI+
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Figure 2 - version textuelle
Figure 2. Proportion de répondants ayant déclaré l'âge de leur première expérience d'itinérance, en fonction de l'identité 2ELGBTQI+ Groupe d'âge
Proportion of non-2SLGBTQI+ respondents
Proportion of 2SLGBTQI+ respondents
Enfants (0 à 12 ans)
5 %
8 %
Adolescents (13 à 17 ans)
18 %
28 %
Jeunes adultes (18 à 24 ans)
18 %
25 %
Adultes (25 à 49 ans)
43 %
33 %
Adultes âgés (50 à 64 ans)
14 %
6 %
Aînés (65+)
2 %
1 %
Lieux où les répondants ont passé la nuit
La proportion la plus élevée de jeunes répondants dans les lieux extérieurs comprend les logements de transition (22 %) et l'itinérance cachée (17 %). Étant donné que les jeunes sont plus susceptibles d'être en situation d'itinérance cachée (population difficile à joindre), il est probable que les dénombrements ponctuels sous-estiment la prévalence de l'itinérance chez les jeunes. De plus, l'inclusion des logements de transition dans les dénombrements ponctuels varie d'un endroit à l'autre au Canada, de sorte qu'il s'agit probablement d'une sous-représentation du nombre de personnes dans ce type de logement. Au total, la proportion de jeunes en situation d'itinérance pourrait être beaucoup plus grande.
Figure 3. Répartition par groupe d'âge, en fonction du lieu où les répondants ont passé la nuit
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Figure 3 - version textuelle
Figure 3. Répartition par groupe d'âge, en fonction du lieu où les répondants ont passé la nuit Groupe d'âge
Lieux extérieurs
Refuges
Logements de transition
Hôtels/motels
Systèmes
Itinérance cachée
Jeunes
7 %
11 %
22 %
7 %
10 %
17 %
Adultes
68 %
53 %
49 %
56 %
73 %
57 %
Adultes âgés
22 %
29 %
23 %
30 %
15 %
22 %
Aînés
3 %
6 %
6 %
7 %
2 %
4 %
De ce fait, les jeunes représentaient 11 % des répondants au sondage séjournant dans un refuge le soir du dénombrement. Lorsque les sondeurs leur ont demandé s'ils avaient utilisé un refuge au cours de la dernière année, 69 % des jeunes avaient eu recours à un refuge, ce qui est inférieur à la proportion pour tous les autres groupes d'âge (76 %).
Figure 4. Lieu où les répondants ont passé la nuit, selon l'âge de la première expérience en itinérance
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Figure 4 - version textuelle
Figure 4. Lieu où les répondants ont passé la nuit, selon l'âge de la première expérience en itinérance Groupe d'âge
Dans un lieu extérieur
Dans un refuge
Enfants (0 à 12 ans)
33 %
36 %
Adolescents (13 à 17 ans)
27 %
35 %
Jeunes adultes (18 à 24 ans)
22 %
39 %
Adultes (25 à 49 ans)
24 %
42 %
Adultes âgés (50 à 64 ans)
16 %
50 %
Aînés (65+)
10 %
54 %
Comme le montre la figure 4, les premières expériences en itinérance plus tôt dans la vie étaient associées à une plus grande probabilité de séjourner dans un endroit extérieur plutôt que dans un refuge. Les personnes qui ont subi une perte de logement pendant leur enfance (de 0 à 12 ans) étaient également susceptibles de déclarer avoir séjourné dans un refuge (36 %) et avoir dormi à l'extérieur (33 %) la nuit du dénombrement. À mesure que l'âge de la première perte de logement augmente, la probabilité que les répondants déclarent dormir à l'extérieur diminue et la probabilité que les répondants demeurent dans un refuge augmente. Les personnes qui ont été en situation d'itinérance pour la première fois en tant que jeunes adultes (de 18 à 24 ans) étaient 77 % plus susceptibles de recourir à un refuge que de dormir à l'extérieur. Cela appuie la raison d'être des programmes d'intervention précoce et de prévention de l'itinérance pour les jeunes, car les expériences de perte de logement avant l'âge adulte sont associées à un risque plus élevé d'itinérance dans les lieux extérieurs tout au long de leur vie, ce qui représente un danger important pour la santé et la sécurité personnelles.
Itinérance chronique
L'itinérance chronique est définie comme des expériences en itinérance qui dure au moins la moitié de l'année écoulée ou des épisodes récurrents d'itinérance totalisant au moins 18 mois au cours des trois dernières annéesNote de bas de page 3. Les dénombrements ponctuels de 2020-2022 ont évalué la première composante de l'itinérance chronique, en déterminant si les répondants ont été en situation d'itinérance pendant six mois ou plus au cours de la dernière année. Ainsi, les jeunes étaient moins susceptibles de vivre l'itinérance chronique que les autres groupes d'âge (58 %, comparativement à 71 %). Près du quart des jeunes (24 %) avaient vécu l'itinérance pendant deux mois ou moins au cours de la dernière année, comparativement à 16 % des répondants plus âgés. Cependant, l'itinérance chronique a augmenté depuis 2018, année où 53 % des jeunes se sont retrouvés dans une telle situation.
En conséquence, plus une personne vit une expérience d'itinérance tôt, plus elle est susceptible d'être en situation d'itinérance chronique plus tard dans sa vie. Par exemple, 78 % des répondants qui ont vécu l'itinérance pour la première fois lorsqu'ils étaient enfants étaient en situation d'itinérance chronique le soir du dénombrement. Cette proportion a généralement diminué avec l'âge lors de la première situation d'itinérance, où 55 % des répondants qui ont vécu l'itinérance pour la première fois en tant que personnes âgées étaient en situation d'itinérance chronique.
Raisons de la perte de logement
Plus de la moitié des jeunes (51 %) ont signalé des problèmes interpersonnels comme raison de leur plus récente perte de logement, comparativement à 31 % pour tous les autres groupes d'âge, comme le montre la figure 5. Les problèmes interpersonnels incluent un conflit ou des mauvais traitements par un parent ou un tuteur, un conjoint ou un partenaire ou une autre personne avec qui une relation personnelle existe. Les problèmes financiers (p. ex. revenu insuffisant) étaient la deuxième raison la plus souvent invoquée, suivis des problèmes liés au logement (p. ex. conditions de logement non sécuritaires, bâtiment vendu ou rénové, Emménagement du propriétaire, conflit entre le propriétaire et le locataire ou plainte).
Figure 5. Raisons les plus courantes de la perte du logement, selon le groupe d'âge
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Figure 5 - version textuelle
Figure 5. Raisons les plus courantes de la perte du logement, selon le groupe d'âge Raison de la perte du logement
Jeunes
Adultes, adultes âgés, aînés
Problèmes interpersonnels
51 %
31 %
Problèmes financiers
24 %
29 %
Problèmes liés au logement
23 %
29 %
D'après les données recueillies, des différences sont également observables entre les jeunes et d'autres groupes d'âge lorsqu'on examine les raisons plus précises derrière la perte de logement dans ces catégories. Les conflits avec un parent ou un tuteur étaient une cause de la perte du logement pour 30 % des jeunes, comparativement à 5 % des jeunes de 25 ans et plus. De même, les mauvais traitements infligés par un parent ou un tuteur étaient plus souvent cités comme raison de la perte du logement chez les jeunes que chez les adultes (9 %, comparativement à 1 %). Parallèlement, les jeunes étaient moins susceptibles de déclarer un conflit avec un propriétaire (10 %, comparativement à 15 % des groupes d'âge plus âgés) ou un conjoint ou un partenaire (10 %, comparativement à 14 %) comme raison de la perte du logement. Les jeunes étaient légèrement plus susceptibles de mentionner les problèmes de santé mentale comme raison de la perte du logement (13 % des jeunes, comparativement à 10 % des groupes plus âgés).
En ce qui concerne les jeunes s'identifiant à la communauté 2ELGBTQI+, lorsqu'ils ont été demandés la raison de leur perte de logement, 59 % ont indiqué avoir des problèmes interpersonnels (comparativement à 48 % pour les jeunes non 2SLGBTQI+) et 18 % ont indiqué avoir des problèmes de santé (comparativement à 13 %). Les jeunes 2ELGBTQTQI+ étaient plus de deux fois plus susceptibles de mentionner la violence d'un parent ou d'un tuteur (15 %, comparativement à 7 % des jeunes non 2SLGBTQI+) et légèrement plus susceptibles de signaler la violence d'un conjoint ou d'un partenaire, un conflit avec un parent ou un tuteur, ou les expériences de discrimination en tant que raison de la perte de logement, par rapport aux jeunes non 2SLGBQI+. En ajout, ces jeunes étaient plus susceptibles de mentionner les problèmes de santé mentale comme raison de la perte de logement (17 %) que les jeunes non-2SLGBQI+ (12 %).
Sources de revenus
La proportion de répondants n'ayant déclaré aucun revenu a diminué avec l'âge, passant de 11 % chez les jeunes à 9 % chez les adultes, à 6 % chez les adultes âgés et à 2 % chez les aînés. Toutefois, comme l'illustre la section précédente, les jeunes étaient légèrement moins susceptibles de mentionner les problèmes financiers comme raison de la perte de logement (24 %, comparativement à 29 % pour tous les autres groupes d'âge). Cela peut être attribué au fait que de nombreux jeunes dépendent financièrement de leurs parents ou de leurs tuteurs, ce qui signifie que leur situation de vie est plus susceptible d'être touchée de façon importante par leurs relations avec les autres membres du ménage. Bien que les jeunes soient les plus susceptibles de n'avoir aucune source de revenus, ils sont également deux fois plus susceptibles que les répondants plus âgés d'avoir un revenu d'emploi (déclaré par 21 % des jeunes, comparativement à 10 % des répondants plus âgés). Les jeunes sont également moins susceptibles de mentionner l'aide sociale (43 %, comparativement à 54 %) et les prestations d'invalidité (14 %, comparativement à 27 %) comme sources de revenus.
Problèmes de santé
Les renseignements sur les problèmes de santé actuels ont été recueillis pour la première fois pendant le dénombrement ponctuel de 2020 à 2022. Les répondants ont été demandés d'indiquer s'ils vivaient actuellement avec des problèmes de santé dans les catégories suivantes : maladie ou problème de santé, limitation physique, limitations cognitives ou troubles d'apprentissage, problème de santé mentale et problème de consommation de substances.
Les problèmes de santé variaient considérablement selon l'âge. Les jeunes étaient plus susceptibles d'être aux prises avec des troubles d'apprentissage ou des limitations cognitives, voire de signaler un problème de santé mentale, comme le montre la figure 6. Ils étaient moins susceptibles d'avoir une maladie, un problème de santé ou une limitation physique. Alors que les problèmes de consommation de substances étaient les plus fréquents chez les adultes de 25 à 49 ans, plus de la moitié des jeunes répondants (56 %) ont déclaré avoir des problèmes de consommation de substances.
Figure 6. Problèmes de santé, selon le groupe d'âge
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Figure 6 - version textuelle
Figure 6. Problèmes de santé, selon le groupe d'âge Problèmes de santé
Jeunes (13 à 24 ans)
Adultes (25 à 49 ans)
Adultes âgés (50 à 64 ans)
Aînés (65+)
Maladie ou problème de santé
21 %
35 %
55 %
62 %
Limitation physique
15 %
30 %
51 %
54 %
Limitations cognitives ou troubles d'apprentissage
47 %
36 %
25 %
17 %
Problème de santé mentale
67 %
63 %
53 %
41 %
Problème de consommation de substances
56 %
67 %
56 %
35 %
Selon les données obtenues, les premières expériences d'itinérance plus tôt dans la vie étaient associées à un plus grand risque d'avoir deux problèmes de santé ou plus en même temps. Les personnes qui ont vécu l'itinérance avant l'âge de 18 ans étaient plus susceptibles de vivre avec des troubles d'apprentissage ou des limitations cognitives, des problèmes de santé mentale et des problèmes de consommation de substances, comme le montre la figure 7. Le risque de souffrir de l'un ou l'autre de ces problèmes de santé diminue à mesure que l'âge de la première perte de logement augmente jusqu'à l'âge adulte. Les personnes qui ont vécu l'itinérance pour la première fois avant l'âge de 18 ans étaient également plus susceptibles de vivre avec des maladies ou des problèmes de santé et des limitations physiques, ce qui laisse entendre que l'itinérance vécue tôt dans la vie a des répercussions durables sur la santé physique et mentale, y compris le développement. Par ailleurs, les personnes qui ont perdu leur logement pour la première fois en tant qu'adultes âgés et aînés étaient également plus susceptibles de déclarer des maladies ou des problèmes de santé et des limitations physiques, ce qui indique que la corrélation entre les problèmes de santé et l'insécurité en matière de logement est bidirectionnelle. L'itinérance pendant les années formatrices est associée à un risque accru de problèmes de santé plus tard dans la vie, mais l'apparition de problèmes de santé en raison du vieillissement peut accroître le risque de perte de logement pour une personne.
Figure 7. Défis en matière de santé, selon l'âge de la première expérience d'itinérance
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Figure 7 - version textuelle
Figure 7. Défis en matière de santé, selon l'âge de la première expérience d'itinérance Groupe d'âge
Maladie ou problème de santé
Limitation physique
Limitations cognitives ou troubles d'apprentissage
Problème de santé mentale
Problème de consommation de substances
Enfants (0 à 12 ans)
46 %
43 %
46 %
70 %
71 %
Adolescents (13 à 17 ans)
40 %
34 %
48 %
73 %
73 %
Jeunes adultes (18 à 24 ans)
32 %
27 %
39 %
62 %
64 %
Adultes (25 à 49 ans)
37 %
31 %
28 %
57 %
60 %
Adultes âgés (50 à 64 ans)
55 %
51 %
20 %
47 %
46 %
Aînés (65+)
64 %
53 %
12 %
35 %
28 %
Jeunes à charge
Près d'un répondant sur trois (31 %) a déclaré avoir vécu une expérience dans un foyer d'accueil, un foyer de groupe pour jeunes ou un autre programme de protection de l'enfance, et près de la moitié des jeunes répondants (45 %) ont vécu une expérience aux soins du gouvernement. Environ la moitié (51 %) de tous les répondants autochtones ont indiqué avoir vécu une expérience en tant que jeune pris en charge, contre 22 % des répondants non autochtones qui ont indiqué avoir vécu une expérience similaire. Les expériences vécues par les jeunes pris en charge sont associées à un risque élevé de perte de logement plus tôt dans la vie, comme le montre la figure 8. Ceux qui ont déclaré des antécédents en tant que jeunes pris en charge étaient trois fois plus susceptibles de vivre l'itinérance pour la première fois en tant qu'enfants (de 0 à 12 ans) et deux fois plus susceptibles de vivre l'itinérance pour la première fois en tant qu'adolescents (de 13 à 17 ans). Les personnes ayant déjà été des jeunes pris en charge étaient 34 % plus susceptibles d'être en situation d'itinérance pour la première fois lorsqu'elles étaient jeunes adultes. Une fois que l'âge de 25 ans est atteint sans incidence de perte de logement, les personnes ayant de l'expérience en tant que jeunes pris en charge étaient de moins en moins susceptibles au fil du temps d'être en situation d'itinérance.
Figure 8. Âge de la première itinérance et expérience en tant que jeune pris en charge
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Figure 8 - version textuelle
Figure 8. Âge de la première itinérance et expérience en tant que jeune pris en charge Groupe d'âge
Avec expérience en tant que jeune pris en charge
Pas d'expérience en tant que jeune pris en charge
Enfants (0 à 12 ans)
10 %
3 %
Adolescents (13 à 17 ans)
30 %
15 %
Jeunes adultes (18 à 24 ans)
23 %
17 %
Adultes (25 à 49 ans)
30 %
46 %
Adultes âgés (50 à 64 ans)
6 %
16 %
Aînés (65+)
0 %
3 %
Les résultats ci-dessus n'illustrent aucun effet causal direct, puisque le sondage n'a pas demandé aux répondants l'ordre chronologique des événements. Toutefois, ils indiquent un risque accru d'itinérance pour les personnes qui ont des antécédents de jeunes pris en charge.
Les répondants qui ont déclaré avoir été des jeunes pris en charge étaient surreprésentés parmi les données portant sur l'itinérance cachée (ce qui représente 39 % de la population en situation d'itinérance cachée). La représentation des personnes ayant une expérience en tant que jeunes pris en charge était également plus élevée chez les personnes en situation d'itinérance dans des lieux extérieurs (38 %) et dans les systèmes de soins de santé ou les systèmes correctionnels (35 %).
Lorsque les répondants ont été demandé la raison derrière la perte de leur logement, la consommation de substances (21 %) a été la raison la plus mentionnée chez les jeunes pris en charge que chez ceux qui n'avaient aucune expérience des systèmes de soins pour les jeunes (16 %). De même, les répondants qui avaient un vécu en tant que jeunes pris en charge ont déclaré plus fréquemment tous les problèmes de santé comme raison de la perte de logement, que ceux qui n'avaient pas d'expérience en tant que jeunes pris en charge, en particulier les troubles d'apprentissage ou cognitifs (que les jeunes pris en charge étaient 61 % plus susceptibles de déclarer), les problèmes de consommation de substances (29 % plus susceptibles de le faire), et les problèmes de santé mentale (25 % plus susceptibles).
Conclusions clés
- Au cours des sondages du dénombrement ponctuel menés dans 87 communautés en 2020 et 2022, 12 % des répondants étaient des jeunes âgés de 13 à 24 ans.
- La représentation des femmes et des personnes 2ELGBTQI+ était plus élevée chez les jeunes que chez les groupes plus âgés.
- Les jeunes représentaient une plus forte proportion de répondants dans les logements de transition et dans les situations d’itinérance cachée que dans les refuges, les lieux extérieurs, les programmes d’hôtels ou de motel et les systèmes de santé et correctionnels. Les difficultés à communiquer avec les personnes en situation d’itinérance cachée signifient probablement que l’itinérance chez les jeunes est sous-dénombrée.
- Environ 44 % de tous les répondants étaient en situation d’itinérance pour la première fois lorsqu’ils avaient moins de 25 ans. Les premières expériences d’itinérance chez les jeunes ont été associées à des taux plus élevés d’itinérance chronique, d’itinérance dans les lieux extérieurs et de problèmes de santé. Les répondants qui se sont identifiés comme Autochtones et ceux qui ont de l’expérience en tant que jeunes pris en charge ont tendance à être en situation d’itinérance pour la première fois, et ce plus tôt dans leur vie.
- Plus de la moitié des jeunes ont indiqué que les raisons interpersonnelles étaient la raison de leur plus récente perte de logement, particulièrement en raison d’un conflit avec un parent ou un tuteur.
- Les répondants âgés de 13 à 24 ans étaient plus susceptibles de déclarer avoir des difficultés liées à un trouble d’apprentissage ou de limitation cognitive, ou à la santé mentale. Les premières expériences d’itinérance chez les jeunes, les expériences en tant que jeunes pris en charge et l’identité des personnes 2ELGBTQI+ ont été associées à des taux plus élevés de problèmes de santé.
Pour en savoir plus
En savoir plus sur la recherche sur l'itinérance.
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© 2024 sa Majesté le Roi du chef du Canada, représenté par le Ministre du Logement, de l'Infrastructure et des Collectivités.
Catalogue No. T94-60/2-2024F-PDF
ISBN 978-0-660-74354-7
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