Instantané de données sur l'itinérance : constats de l’Enquête pancanadienne sur les campements de personnes en situation d’itinérance 2022
Sur cette page
- Introduction
- Contexte
- Données
- État des campements de personnes en situation d’itinérance au Canada
- Tendances relatives aux campements et COVID-19
- Facteurs contribuant à l’utilisation de campements
- Interventions communautaires visant les campements
- Ressources et obstacles
- Interventions réussies et stratégies pour l’avenir
- Principaux constats
- Pour en savoir plus
Introduction
D’un bout à l’autre du Canada, des communautés ont signalé une hausse des campements de personnes en situation d’itinérance depuis le début de la pandémie de COVID-19. Cet accroissement du nombre de campements reflète un ensemble complexe de facteurs associés à la pandémieNote de bas de page 1, y compris la pression exercée sur les réseaux de services de santé publique et de services sociaux, un marché immobilier difficile, le repli économique observé en 2020 et la hausse ultérieure du coût de la vie, ainsi que la persistance de l’itinérance chronique. Le point sur l’Étude nationale sur les refuges de 2021Note de bas de page 2 et le rapport préliminaire sur le dénombrement ponctuel de l’itinérance coordonné à l’échelle nationale pour 2020-2022Note de bas de page 3 fournissent davantage d’information contextuelle sur la situation de l’itinérance au Canada pendant la pandémie.
Pour mieux comprendre la hausse du nombre de campements de personnes en situation d’itinérance au Canada et les interventions connexes des communautés, Infrastructure Canada a coordonné la tenue d’une Enquête pancanadienne sur les campements de personnes en situation d’itinérance. Au Québec, c’est le ministère de la Santé et des Services sociaux qui a géré la distribution de l’enquête, de même que la collecte des données.
Contexte
L’Enquête pancanadienne sur les campements de personnes en situation d’itinérance a été envoyé aux représentants de 94 communautés et régions particulièresNote de bas de page 4. Les répondants devaient fournir des renseignements sur la situation relative aux campements de personnes en situation d’itinérance au cours d’un mois de l’année 2022 (le mois d’octobre pour le Québec, le mois d’août pour les autres provinces et territoires), ainsi que sur les changements observés depuis le début de la pandémie de COVID-19, les facteurs contribuant à l’utilisation de campements, les interventions connexes des communautés, l’efficacité des différentes stratégies d’intervention et les obstacles à la résolution efficace du problème des campements.
Données
Le présent rapport fait état des constats tirés de l’Enquête pancanadienne sur les campements de personnes en situation d’itinérance, y compris des réponses fournies par 72 communautés particulières, ce qui représente un taux de réponse de 77 %. Parmi ces communautés, 35 sont situées en région urbaine et 37 en région rurale Note de bas de page 5, Note de bas de page 6, Note de bas de page 7, Note de bas de page 8. De plus, les communautés comptant plus d’un représentant officiel ont été invitées à demander à leurs représentants de travailler en collaboration, de manière à retourner une seule réponse ou à soumettre leurs réponses indépendamment les uns des autres. Au total, 75 réponses ont été reçues, soit les représentants de trois communautés ayant choisi de répondre à l’enquête de façon autonome.
État des campements de personnes en situation d’itinérance au Canada
Presque toutes les communautés (soit 94 %, ou 68 communautés sur 72) ayant répondu à l’enquête ont mentionné qu’elles accueillent actuellement ou ont accueilli dans le passé des campements de personnes en situation d’itinérance. Les constats présentés ici reflètent les réponses fournies par 71 répondants provenant de 68 communautés.
Or, près des deux tiers (61 %) des répondants ont affirmé effectuer régulièrement un suivi des données concernant le nombre et la taille des campements.
Au sein des 37 communautés ayant fourni des données estimatives sur les populations de personnes en situation d’itinérance et les taux d’utilisation des campements, nous avons estimé que la proportion de la population de personnes en situation d’itinérance qui habite dans des campements se situait entre 14 % et 23 %. Ces chiffres cadrent avec les constats du dénombrement ponctuel de l’itinérance coordonné à l’échelle nationale de 2020-2022, notamment lors d’une soirée donnée, où 25 % des personnes en situation d’itinérance ont été recensées dans des lieux extérieurs, y compris des campementsNote de bas de page 9.
De plus, dans les 68 communautés ayant signalé l’existence de campements de personnes en situation d’itinérance, les campements de petite taille semblaient les plus nombreux. De ce fait, près des deux tiers des répondants (63 %) ont signalé la présence de petits campements (2-10 personnes), un peu plus du tiers (35 %) ont mentionné la présence de campements de taille moyenne (11-49 personnes) et environ 10 % des communautés ont indiqué la présence de grands campements (plus de 50 personnes). Bien qu’il soit tout aussi probable que des petits campements soient établis dans des communautés urbaines que dans des communautés rurales, les communautés urbaines étaient plus susceptibles — dans une proportion de 50 % — que les communautés rurales de signaler l’existence de campements de taille moyenne. Enfin, tous les grands campements se trouvaient dans des communautés urbaines.
En ajout, les deux tiers (66 %) des répondants ont affirmé que la majorité des campements était située dans des zones relativement urbanisées de la communauté. De ce nombre, 55 % ont soutenu que la majeure partie des campements se trouvait hors de la vue du grand public (p. ex. sur des propriétés abandonnés ou près de cours d’eau) et 45 % ont affirmé au contraire que la majorité des campements se trouvait à portée de vue du grand public (p. ex. sur une place publique, le long d’un grand boulevard). D’autres endroits ont toutefois aussi été mentionnés (p. ex. milieux ruraux et éloignés, périphérie des zones urbaines, propriétés privés ou propriétés du gouvernement). Près des trois quarts (73 %) des répondants ont indiqué qu’il existe des campements dans trois types d’endroits ou plus au sein de leur communauté.
Environ les deux tiers (65 %) des répondants ont signalé une baisse de la population ou du nombre de campements pendant les mois d’hiver. L’utilisation de campements semblait être davantage influencée par les changements de saisons dans les communautés rurales, qui étaient plus susceptibles de mentionner que les baisses observées pendant l’hiver étaient « importantes ».
Tendances relatives aux campements et COVID-19
La majorité des répondants a signalé des hausses de la population et du nombre de campements depuis le début de la pandémie de COVID-19 (75 % et 80 %, respectivementNote de bas de page 10), et 63 % ont précisé que la taille de la population ou le nombre de campements avait « augmenté considérablement » (figure 1). En fait, c’est dans les communautés rurales que la hausse a été la plus marquée.
Figure 1: Changements observés depuis le début de la pandémie de COVID-19 (N = 71)Note de bas de page 11
-
Figure 1 - version textuelle
Nombre de campements
Nombre de résidents des campements
A augmenté considérablement
61 %
56 %
A augmenté légèrement
20 %
18 %
Est resté à peu près le même
8 %
10 %
A diminué légèrement
1 %
1 %
A diminué considérablement
1 %
1 %
Ne sait pas
8 %
13 %
D’après les répondants à l’enquête, la question des campements est devenue une priorité de haut niveau depuis la pandémie de COVID-19, tant pour les organismes qui desservent les personnes en situation d’itinérance que pour le grand public (figure 2). Cependant, au sein d’une communauté donnée, les préoccupations relatives aux campements qui ont été évoquées avaient tendance, en moyenne, à évoluer de façon plus radicale parmi le grand public que dans le secteur des organismes de prestation de services aux personnes en situation d’itinérance. Ce phénomène peut être attribué en partie aux effets de la pandémie, notamment parce que les campements se sont étendus à portée de vue du public dans certaines communautés ou parce que les travailleurs du secteur ont l’impression que la population générale exprime plus ouvertement ces préoccupations concernant les campements dans les médias imprimés, les réseaux sociaux et les tribunes publiques depuis les dernières années.
Figure 2: Les campements de personnes en situation d’itinérance comme une priorité pour les communautés (N = 71)
-
Figure 2 - version textuelle
Secteur des services aux personnes en situation d’itinérance
Grand public
Avant la pandémie
Depuis la pandémie
Avant la pandémie
Depuis la pandémie
Extrêmement urgente
11 %
37 %
11 %
45 %
Élevée
25 %
45 %
15 %
28 %
Modérée
23 %
7 %
25 %
13 %
Faible
30 %
6 %
34 %
3 %
Ne sait pas
11 %
6 %
14 %
11 %
Facteurs contribuant à l’utilisation de campements
D’après les répondants, les principales raisons pour lesquelles les gens restaient dans des campements — plutôt que de se tourner vers le réseau local de refuges — comprenaient les règles et critères d’admissibilité sévères aux refuges (85 % des répondants ont indiqué qu’il s’agissait là d’un « facteur contributif » ou d’un « facteur contributif important » en ce qui a trait à l’utilisation de campements), le fait que les refuges fonctionnaient au maximum de leur capacité ou dépassant leurs capacités (76 %), ainsi que les problèmes de sûreté et de sécurité dans les refuges (61 %). L’incompatibilité du type de refuge ou des lits disponibles avec la composition de la famille (58 %), de même que le manque d’intimité, d’autonomie, de dignité ou de respect dans les refuges (55 %) étaient également souvent mentionnés parmi les facteurs contribuant à l’utilisation de campements (figure 3).
Figure 3: Facteurs contribuant à l’utilisation de campements plutôt que de refuges (N = 71)
-
Figure 3 - version textuelle
Facteur non contributif
Facteur quelque peu contributif
Facteur contributif
Facteur contributif important
Ne sait pas
Refuges disposant de règles et critères d’admissibilité sévères
3 %
10 %
37 %
48 %
3 %
Refuges fonctionnant au maximum de leur capacité ou dépassant leurs capacités
6 %
15 %
23 %
54 %
3 %
Problèmes de sûreté et de sécurité dans les refuges
13 %
23 %
23 %
38 %
4 %
Type de refuge ou disponibilité des lits incompatible avec la composition de la famille
13 %
23 %
34 %
24 %
7 %
Manque d’intimité, d’autonomie, de dignité ou de respect dans les refuges
18 %
20 %
30 %
25 %
7 %
Préoccupations en matière de santé dans les refuges
23 %
34 %
23 %
11 %
10 %
Refuges d’urgence perçus comme inappropriés sur le plan culturel par les utilisateurs
32 %
23 %
14 %
13 %
18 %
Ressources inadéquates dans les refuges
35 %
30 %
17 %
10 %
8 %
Commentaires des répondants
Dans certains cas, les répondants ont mentionné d’autres facteurs contribuant quant à l’utilisation des campements que ceux qui étaient présentés dans l’enquête, notamment le manque de logements abordables, sécuritaires, stables et convenables (mentionné par 37 % des répondants), ainsi que les situations locales de crise en matière de santé mentale et de toxicomanie (mentionné par 32 % des répondants). Comme ces constats se fondent sur des commentaires formulés de façon volontaire, il est possible que l’incidence de ces facteurs soit sous-estimée.
Interventions communautaires visant les campements
Les interventions communautaires relatives aux campements les plus souvent mentionnés reposaient sur la fermeture ou le démantèlement de ceux-ci, et ce, tout en offrant du soutien temporaire aux résidents afin de faciliter leur transition vers un refuge ou un logement (54 % des répondants); à accepter tacitement la présence des campements (c.-à-d., aucune mesure d’application de la loi, non-intervention) (54 %); et à fermer ou à démanteler les campements en offrant du soutien à long terme aux résidents (41 %). Les communautés qui comptaient de grands campements étaient moins susceptibles d’offrir du soutien à long terme aux résidents de ces campements après leur fermeture. Les communautés dans lesquelles de grands campements se sont établis étaient par contre plus susceptibles d’en accepter tacitement la présence.
Parmi les facteurs qui influent sur les interventions des communautés concernant les campements, les préoccupations en matière de santé et de sécurité des résidents constituaient le facteur le plus souvent mentionné (80 % des répondants), suivi de la visibilité des campements pour le grand public (76 %), ainsi que des plaintes et des rapports soumis au personnel des administrations municipales (76 %).
Plus du quart des répondants (28 %) a indiqué avoir mis en place un plan officiel d’intervention visant les campements, assorti de protocoles mis en place au sein des communautés.
Certains répondants (20 %) ont indiqué qu’ils offrent des services sur place et sur appel aux résidents des campements et mettent des installations à leur disposition de manière complète et uniforme (p. ex. soins de santé mentale et physique, entreposage, services d’alimentation, eau potable, services d’assainissement et d’hygiène, lutte antiparasitaire, élimination de déchets solides, etc.). La majorité (58 %) des répondants a mentionné que les services offerts se limitaient aux services de base et n’étaient pas uniformes au fil du temps.
Les interventions communautaires visant les campements étaient exécutées le plus souvent par des fournisseurs de services de première ligne (96 % des répondants) et par des fonctionnaires de police (83 %). Parmi les participants actifs des interventions locales visant les campements, les résidents de ces campements étaient les moins souvent mentionnés (34 %).
Ressources et obstacles
Toujours au chapitre des interventions visant les campements, les sources de financement communautaire les plus courantes étaient les fonds fédéraux accordés par le programme Vers un chez-soi (39 % des répondants), suivis des fonds provinciaux spécialement consacrés à la lutte contre l’itinérance (38 %), des fonds offerts par les municipalités (35 %), d’autres fonds provinciaux (27 %), des sommes versées par les bailleurs de fonds locaux (p. ex. Centraide) (20 %), ainsi que d’autres sources de financement fédéral (4 %). Les répondants des régions urbaines étaient plus susceptibles que ceux des régions rurales à avoir accès à du financement d’une source quelconque.
Les obstacles aux interventions visant les campements les plus souvent mentionnés depuis le début de la pandémie comprenaient le manque de personnel (69 % des répondants ont indiqué qu’il s’agissait là d’un « obstacle » ou d’un « obstacle important »), suivi du manque de financement (59 %). Or, des obstacles tels que le manque d’orientation ou de soutien pour moduler l’intervention (37 %), de données sur l’utilisation des campements (31 %) et de collaboration des partenaires communautaires (34 %) étaient moins souvent signalés (figure 4). Ces facteurs semblaient tous constituer des obstacles plus importants dans les régions rurales que dans les zones urbaines, à l’exception du manque de personnel, qui représentait un plus grand obstacle dans les régions urbaines.
Figure 4: Obstacles aux interventions communautaires visant les campements (N = 71)
-
Figure 4 - version textuelle
Pas un obstacle
Plus ou moins un obstacle
Obstacle
Obstacle important
Ne sait pas
Manque de personnel
17 %
8 %
32 %
37 %
6 %
Manque de financement
20 %
14 %
18 %
41 %
7 %
Manque d’orientation ou de soutien pour moduler l’intervention
25 %
27 %
14 %
23 %
11 %
Manque de données sur l’utilisation des campements
27 %
32 %
11 %
20 %
10 %
Manque de collaboration des partenaires communautaires
35 %
24 %
21 %
13 %
7 %
Commentaires des répondants
Les commentaires ont fourni de plus amples renseignements, ce qui a permis de remettre en contexte les réponses données aux questions de l’enquête portant sur les obstacles. Par exemple, certains répondants ont décrit les défis associés à un financement inconstant ou imprévisible, à une répartition inefficace des fonds ou à un financement qui ne tient pas compte de l’inflation. Les préoccupations relatives à la dotation en personnel comprenaient les sous-effectifs, le manque de personnel compétent, l’absence de formation pertinente ou normalisée, le manque de mesures visant à garantir la sécurité et le bien-être des employés, ainsi que le recours à des bénévoles.
En outre, les répondants ont fait état d’autres obstacles aux interventions visant les campements, notamment l’incidence des attitudes et des perceptions constatées à l’échelle locale (signalée par 38 % des répondants). Cela inclut l’inertie et l’incohérence des acteurs politiques ou l’insensibilité des dirigeants locaux; la stigmatisation et la discrimination à l’encontre des personnes en situation d’itinérance; le racisme; l’ingérence de tierces parties; la controverse entourant les pratiques exemplaires; le manque de confiance entre les institutions et les personnes, de même que l’absence de responsabilités et de pouvoirs clairement définis.
Par ailleurs, environ 20 % des répondants ont évoqué le manque de capacités systémiques permettant de répondre adéquatement aux besoins et aux intérêts des populations dont la situation présente un niveau de gravité élevé, y compris les personnes en situation d’itinérance chronique. Les répondants ont en effet soutenu que les limites observées dans l’ensemble du continuum des services aux personnes en situation d’itinérance — y compris les services d’approche, l’entrée dans les refuges, la gestion de cas, le logement, les services complets, le suivi et les options viables en matière de transport — nuisent aux efforts pour résoudre le problème des campements de personnes en situation d’itinérance.
Enfin, les répondants ont précisé que les obstacles ont pour effet de s’exacerber les uns les autres, cumulant ainsi leur incidence sur l’efficacité des tentatives de résolution du problème des campements. Les répondants ont fait état de plusieurs lacunes systémiques et problèmes particuliers qui sont interdépendants et provoquent ainsi des goulots d’étranglement dans la prestation des services. Les obstacles liés au financement peuvent, par exemple, nuire à la capacité d’une organisation à régler les difficultés en matière de dotation en personnel ou de données, ce qui, du coup, risque de compromettre la capacité de collaborer avec les partenaires.
Interventions réussies et stratégies pour l’avenir
Les stratégies d’intervention les plus souvent mises en œuvre par les communautés comprenaient l’amélioration de la coordination entre les partenaires de la communauté (93 % des répondants); l’aiguillage vers des refuges et des programmes de logement (87 %); l’augmentation des activités d’approche (83 %); ainsi que les services de réduction des méfaits (83 %). Les stratégies d’intervention communautaire les plus susceptibles de réussir à réduire le nombre de campements comprenaient la création de nouveaux refuges (59 % des répondants); l’augmentation de la disponibilité des logements sociaux et de transition (57 %), l’augmentation de la capacité d’accueil des refuges existants (54 %), ainsi que la création des refuges peu restrictifs ou la transition vers des refuges peu restrictifs (52 %)Note de bas de page 12.
Stratégie d’intervention visant les campements |
Utilisation déclaréeNote de bas de page 13 |
Taux de réussite déclaréNote de bas de page 14 |
---|---|---|
Création de nouveaux refuges* |
55 % (27 sur 49) |
59 % |
Augmentation de la disponibilité du logement social et de transition |
47 % (28 sur 60) |
57 % |
Augmentation de la capacité des refuges existants |
65 % (41 sur 63) |
54 % |
Création de refuges peu restrictifs ou transition vers des refuges peu restrictifs* |
48 % (21 sur 44) |
52 % |
Conversion de bâtiments existants en refuges COVID* |
60 % (27 sur 45) |
48 % |
Amélioration de la coordination entre les partenaires du communauté |
93 % (56 sur 60) |
46 % |
Ajout/augmentation des services de gestion de cas (liés au logement, à l’occupation, à la famille, à la réadaptation et au rétablissement, etc.) |
78 % (46 sur 59) |
46 % |
Augmentation des activités d’approche ou du nombre de travailleurs d’approche |
83 % (52 sur 63) |
42 % |
Augmentation des ressources/installations dans les refuges existants |
57 % (34 sur 60) |
41 % |
Augmentation de la disponibilité des programmes de logement (p. ex., un Chez-soi d’abord, relogement rapide)* |
57 % (27 sur 47) |
33 % |
Mobilisation des résidents des campements afin d’éclairer les interventions locales |
58 % (31 sur 53) |
32 % |
Services d’aide à la réinstallation (p. ex., transport, entreposage) |
59 % (32 sur 54) |
31 % |
Aiguillages vers des refuges ou programmes de logement pour les résidents des campements* |
87 % (41 sur 47) |
27 % |
Services de réduction des méfaits* |
83 % (35 sur 42) |
26 % |
Aiguillages vers des programmes de traitement pour les résidents des campements* |
58 % (22 sur 38) |
23 % |
Soutien élargi à la santé* |
60 % (27 sur 45) |
15 % |
Services et représentation juridiques* |
30 % (10 sur 33) |
10 % |
*Options non incluses dans l’enquête mené au Québec.
Parmi les stratégies dont la mise en œuvre était prévue au cours des six à douze prochains mois, les plus souvent mentionnées par les communautés comprenaient l’accroissement de l’offre de logements abordables et de logements supervisés et de transition (61 % des répondants), l’accroissement de la capacité d’accueil des refuges (54 %), l’accroissement des capacités d’approche (39 %), la mobilisation des résidents des campements (37 %) et l’établissement de partenariats avec les intervenants compétents (37 %).
Principaux constats
- La présence de campements a été signalée dans 68 communautés sur 72. Au cours d’un mois donné en 2022, nous avons estimé que la proportion de la population de personnes en situation d’itinérance qui habite dans des campements était entre 14 % et 23 %. Toutefois, un peu moins de deux tiers des répondants ont affirmé effectuer régulièrement un suivi des données concernant l’utilisation des campements.
- La taille de la population ou le nombre des campements ont augmenté considérablement dans 63 % des communautés depuis le début de la pandémie de COVID-19.
- Les principaux facteurs contribuant à l’utilisation de campements plutôt que de refuges comprenaient les règles et critères d’admissibilité sévères (85 % des répondants), le fait que les refuges fonctionnaient au maximum de leur capacité ou dépassant leur capacité (76 %), ainsi que les problèmes de sûreté et de sécurité dans les refuges (61 %). D’autres facteurs contribuant au recours à des campements ont également été soulevés, notamment le manque de logements abordables, sécuritaires, stables et convenables (mentionné par 37 % des répondants), ainsi que les situations locales de crise en matière de santé mentale et de toxicomanie (32 %).
- Les interventions communautaires relatives aux campements les plus souvent mentionnées consistaient à les fermer ou à les démanteler tout en offrant du soutien temporaire aux résidents afin de faciliter leur transition vers un refuge ou un logement (54 % des communautés); à accepter tacitement la présence des campements (c.-à-d., aucune mesure d’application de la loi, non-intervention) (54 %); et à fermer ou à démanteler les campements en offrant du soutien à long terme aux résidents (41 %).
- Plus du quart des répondants (28 %) a indiqué avoir mis sur place un plan officiel d’intervention visant les campements, assorti de protocoles mis en place au sein des communautés.
- Les fournisseurs de services de première ligne étaient les intervenants les plus fréquemment mobilisés dans le cadre des interventions locales visant les campements (96 % des communautés), suivis des fonctionnaires de police (83 %). Parmi les participants actifs des interventions locales visant les campements, les résidents de ces campements étaient les moins souvent mentionnés (34 %).
- Les obstacles aux interventions visant les campements les plus souvent mentionnés depuis le début de la pandémie comprenaient le manque de personnel (69 % des répondants) et le manque de financement (59 %). D’autres obstacles ont également été mentionnés, dont l’incidence des attitudes et des perceptions, ainsi que diverses controverses (38 % des répondants).
- Les stratégies d’intervention ayant les plus hauts taux de réussite déclarés en matière de réduction du nombre de campements incluaient la création de nouveaux refuges (59 % des répondants), l’augmentation de la disponibilité de logement social et de transition (57 %), l’augmentation de la capacité des refuges existants (54 %) et la création des refuges peu restrictifs ou la transition vers des refuges peu restrictifs (52 %).
Pour en savoir plus
Pour en savoir plus sur les recherches en matière d'itinérance, consultez la page Analyse de données, rapports et publications.
Pour toute question concernant le présent rapport, n'hésitez pas à communiquer avec nous.
Signaler un problème sur cette page
- Date de modification :