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Aperçu des données sur l'itinérance : Le point sur l'Étude nationale sur les refuges 2023

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Le point sur l’Étude nationale sur les refuges 2023
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Introduction

L’Étude nationale sur les refuges est une analyse continue des tendances de l’utilisation des refuges par les personnes en situation d’itinérance au Canada. Le présent rapport offre un aperçu des tendances en 2023.

Données

La présente analyse couvre la période de 2005 à 2023 et utilise des données recueillies par :

  • le Système d’information sur les personnes et les familles sans abri (SISA);
  • les partenaires provinciaux et municipaux qui ont conclu des ententes d’échange de données avec le gouvernement du Canada.

Environ 50 % des refuges d’urgence au Canada ont été inclus dans l’analyse, ce qui représente environ 70 % des lits disponibles en refuge d’urgence. La méthode tient compte des personnes qui utilisent plus d’un refuge afin de s’assurer que les individus ne sont comptés qu’une seule fois. Les refuges pour victimes de violence familiale, les refuges pour immigrants et réfugiés, et les logements de transition y sont exclus en raison d’une couverture de données insuffisante.

Utilisation des refuges en 2023

En 2023, environ 118 329 personnes en situation d’itinérance ont eu recours à un refuge d’urgence, contre 105 655 en 2022 (figure 1). Il y a eu une augmentation progressive de 2020 à 2023 de l’utilisation des refuges à la suite d’une chute spectaculaire au début de la pandémie de COVID-19. Le nombre d’utilisateurs des refuges en 2023 était comparable au nombre d’utilisateurs en 2019, avant la pandémie (118 759). Au cours d’une nuit moyenne en 2023, environ 16 627 personnes ont eu recours à des refuges, contre 16 248 en 2022 (hausse de 2,3 %).

Figure 1 : Nombre d’utilisateurs des refuges de 2005 à 2023

  • Figure 1 - version textuelle
    Figure 1. Nombre d’utilisateurs des refuges de 2005 à
    Année Nombre d’utilisateurs des refuges
    2005 156 030
    2006 150 663
    2007 146 884
    2008 151 621
    2009 146 726
    2010 141 854
    2011 137 415
    2012 141 405
    2013 134 262
    2014 136 866
    2015 132 511
    2016 129 127
    2017 129 017
    2018 122 914
    2019 118 759
    2020 88 342
    2021 93 529
    2022 105 655
    2023 118 329

Capacité et occupation des refuges

La capacité globale du système de refuges d’urgence permanents a augmenté de près de 13 % de 2022 à 2023. En 2023, il y avait 20 676 lits permanents, contre 18 336 lits en 2022 (figure 2). Toutefois, l’augmentation a été inégale selon les types de refuges. La capacité des refuges pour familles a augmenté de 14,4 %, celle des refuges pour adultes de 11,4 % et celle des refuges pour jeunes de 23,5 % par rapport à 2022. Pour de plus amples renseignements sur la capacité des refuges au Canada, veuillez consulter le Rapport sur la capacité d’hébergement 2023.

Le taux d’occupation des refuges a diminué considérablement de 2022 (88,6 %) à 2023 (80,4 %).

Figure 2 : Lits disponibles et occupation moyenne de 2005 à 2023

  • Figure 2 - version textuelle
    Figure 2. Nuitées et occupation de 2005 à 2023
    Année Taux d’occupation moyen Lits disponibles
    2005 82,7% 15 774
    2006 82,0% 15 588
    2007 79,1% 15 460
    2008 85,7% 15 294
    2009 94,6% 15 247
    2010 83,2% 14 905
    2011 86,3% 14 879
    2012 91,9% 14 947
    2013 91,2% 14 934
    2014 92,4% 14 995
    2015 91,2% 15 404
    2016 91,0% 15 413
    2017 91,7% 15 453
    2018 95,2% 15 620
    2019 92,3% 15 599
    2020 93,7% 12 396
    2021 85,7% 15 364
    2022 88,6% 18 336
    2023 80,4% 20 676

La baisse du taux d’occupation en 2023 s’explique par une augmentation du nombre de lits et des séjours un peu plus courts chez les utilisateurs adultes des refuges (figure 3), bien que la durée de séjour dans les refuges pour jeunes soit demeurée stable. En 2015, la durée moyenne de séjour dans les refuges était de 38,7 jours. La durée moyenne de séjour est passée à 56,1 jours en 2022, puis a baissé, passant à 51,3 jours en 2023.

Figure 3 : Durée moyenne de séjour par année civile de 2015 à 2023 par type de refuge

  • Figure 3 - version textuelle
    Figure 3. Durée moyenne du séjour de 2005 à 2023
    Année Total Refuges pour jeunes Refuges pour adultes Refuges pour familles
    2015 38,7 41,1 37,9 41,9
    2016 39,7 41,5 38,6 44,8
    2017 40,1 50,0 37,3 51,5
    2018 44,2 49,3 42,2 54,2
    2019 44,2 43,7 42,4 58,8
    2020 48,0 43,2 47,0 58,3
    2021 51,4 49,1 48,4 67,1
    2022 56,1 56,4 55,2 59,8
    2023 51,3 56,8 49,5 57,8

Données démographiques

Âge

L’âge moyen des utilisateurs des refuges était de 39,3 ans en 2023. Les enfants accompagnés (de 0 à 16 ans) représentaient 3,5 % des utilisateurs des refuges. Les jeunes (de 13 à 24 ans) formaient 11,9 % des utilisateurs des refuges. La majorité (61,3 %) des utilisateurs des refuges étaient des adultes (de 25 à 49 ans). Les adultes plus âgés (de 50 à 64 ans) représentaient 19,2 % des utilisateurs des refuges; et les aînés (plus de 65 ans), 4,2 %. Les proportions relatives de l’ensemble des groupes d’âge sont restées relativement inchangées depuis 2015, à l’exception des jeunes, dont la proportion a diminué régulièrement, passant de 17,9 % en 2015 à 11,9 % en 2023.

Bien que la proportion relative de la plupart des groupes d’âge soit demeurée stable depuis 2015, le taux global d’utilisation des refuges par tranche de 10 000 habitants a diminué considérablement au fil du temps pour la plupart des groupes d’âge (figure 4). La plus forte diminution du taux de 2005 à 2023 a été observée chez les jeunes de 15 à 19 ans (-46,3), de 20 à 24 (-46) et de 25 à 29 (-33,2). Les taux chez les adultes de 30 à 49 ans ont également diminué considérablement au cours de cette période (une diminution entre -22,2 et -33). Les taux n’ont pas beaucoup changé de 2005 à 2023 chez les enfants de moins de 14 ans ou les adultes de plus de 55 ans.

La figure 4 montre un léger renversement de tendance de 2016 à 2023 dans les groupes d’âge de 35 à 39 ans (+4,1) et de 40 à 44 ans (+3,4), où il y a eu une légère augmentation des taux d’utilisation des refuges.

Il semble par ailleurs que la tendance générale des taux d’utilisation des refuges évolue au fil du temps. Dans les années précédant 2023, les taux d’utilisation du groupe des 20 à 24 ans ont atteint des sommets. Il a en outre été observé un effet de cohorte expliquant un sommet d’utilisation chez les 35 à 39 ans en 2005, les 40 à 44 ans en 2010 et les 45 à 49 ans en 2016. En revanche, les taux de 2023 suivent une répartition plus normale, un sommet étant atteint chez les 35 à 39 ans

Figure 4 : Taux d’utilisation des refuges par tranche de 10 000 habitants selon le groupe d’âge (2005, 2010, 2016 et 2023)

  • Figure 4 - version textuelle
    Figure 4. Taux d’utilisation des refuges par tranche de 10 000 habitants selon le groupe d’âge (2005, 2010, 2016 et 2023)
    Groupe d’âge 2005 2010 2016 2023
    De 0 à 4 9,8 14,8 16,9 8,2
    De 5 à 9 5,4 10,3 12,3 5,8
    De 10 à 14 4,1 8,2 8,8 5,5
    De 15 à 19 64,2 46,6 37,5 17,9
    De 20 à 24 85,0 72,6 63,3 39,0
    25 à 29 78,9 61,6 56,7 45,7
    30 à 34 82,1 64,6 57,9 55,3
    35 à 39 92,0 64,3 54,9 59,0
    40 à 44 85,5 73,0 52,6 56,0
    45 à 49 68,1 64,1 54,2 45,9
    50 à 54 45,9 50,4 47,3 39,4
    De 55 à 59 ans 29,7 32,1 33,8 29,8
    60 à 64 17,3 21,2 21,4 20,8
    65 à 69 11,4 13,1 12,1 12,3
    De 70 à 74 5,4 8,1 6,3 7,1
    75 à 79 3,2 4,3 4,0 3,5

Sexe

En 2023, 67,8 % des utilisateurs des refuges étaient des hommes; 31,1 %, des femmes; et 1,1 %, des personnes de diverses identités de genre. La proportion d’hommes et de femmes est demeurée inchangée de 2015 à 2023. Toutefois, la proportion d’utilisateurs des refuges ayant diverses identités de genre a augmenté de manière importante sur le plan statistique de 2015 (0,5 %) à 2021 (1,1 %), et cette augmentation est demeurée stable depuis.

Peuples autochtones

Les peuples autochtones ont continué d’être surreprésentés dans les refuges d’urgence au Canada en 2023. Selon le recensement de 2022, les peuples autochtones représentaient environ 5 % de la population canadienne, mais, en 2023, ils représentaient 31,2 % des utilisateurs des refuges (figure 5). La proportion de peuples autochtones parmi les utilisateurs des refuges n’a pas beaucoup changé depuis 2015 (31,2 %).

Figure 5 : Proportion de la population générale et des utilisateurs des refuges selon l’identité autochtone (2023)

  • Figure 5 - version textuelle
    Figure 5. Proportion de la population générale et d’utilisateurs de refuges selon l’identité autochtone
    Population Non-Autochtones Autochtones
    Utilisateurs des refuges 68,8% 31,2%
    Population générale 95,0% 5,0%

Anciens combattants

Environ 1,2 % des utilisateurs des refuges en 2023 ont déclaré avoir servi dans les Forces armées canadiennes (FAC), avoir été agents de la Gendarmerie royale du Canada, être des anciens combattants d’un pays allié ou avoir été à l’embauche des FAC en tant que civils. Ce chiffre correspond à la proportion globale estimée d’anciens combattants au Canada (1,7 %). La proportion d’anciens combattants parmi les utilisateurs des refuges n’a pas beaucoup changé depuis 2015 (1,9 %), mais le changement n’est pas statistiquement significatif.

Citoyenneté

En 2023, la majorité (87,3 %) des utilisateurs des refuges étaient des citoyens canadiens, ce qui a été le cas pour toutes les années d’analyse depuis 2015. La proportion de réfugiés et de demandeurs d’asile dans le réseau de refuges était de 5,1 % en 2023, en hausse par rapport à 2022 (2 %). Les restrictions sur les déplacements durant la pandémie en 2020 et en 2021 pourraient avoir contribué à une diminution du nombre de demandes d’asile, malgré une hausse en 2022 et en 2023 (figure 6).

Figure 6 : Proportion de non-citoyens parmi la population utilisant les refuges de 2015 à 2023

  • Figure 6 - version textuelle
    Figure 6. Proportion de non-citoyens parmi la population utilisant les refuges de 2015 à 2023
    Année Résidents permanents ou immigrants Réfugiés et demandeurs d’asile Titulaires de visa
    2015 3,8% 1,1% 0,5%
    2016 3,9% 1,5% 0,4%
    2017 3,6% 3,1% 0,4%
    2018 3,3% 4,2% 0,4%
    2019 3,8% 4,1% 0,6%
    2020 2,8% 1,5% 0,3%
    2021 2,8% 0,9% 0,2%
    2022 3,0% 2,0% 0,5%
    2023 3,0% 5,1% 0,8%

Itinérance chronique parmi les utilisateurs des refuges

En 2023, les données d’un sous-ensemble de 24 collectivités ont été utilisées pour estimer l’itinérance chronique au CanadaNote de bas de page1. Les utilisateurs des refuges sont considérés en situation d’itinérance chronique s’ils ont été dans au moins une des deux situations suivantes :

  • chronicité aiguë : utilisation des refuges pendant six mois (180 jours) ou plus au cours de la dernière année;
  • instabilité prolongée : séjour dans un refuge chaque année au cours des trois dernières années.

En 2023, 27,6 % des utilisateurs des refuges dans l’échantillon satisfaisaient à l’un des critères qui définissent l’itinérance chronique ou aux deux (en diminution par rapport au taux de 29,8 % en 2022). Toutefois, en appliquant cette proportion à l’estimation nationale du nombre d’utilisateurs des refuges, environ 32 660 personnes se trouvaient en situation d’itinérance chronique en 2023, ce qui représente une hausse de 4,4 % par rapport à 2022 (31 476) (figure 7).

Figure 7 : Proportion et nombre estimé d’utilisateurs chroniques des refuges de 2017 à 2023

  • Figure 7 - version textuelle
    Figure 7. Proportion et nombre estimé d’utilisateurs chroniques des refuges de 2017 à 2023
    Année Pourcentage de personnes en situation d’itinérance chronique Estimation de l’itinérance chronique
    2017 22,4% 28 900
    2018 22,2% 27 289
    2019 25,2% 29 927
    2020 31,7% 28 004
    2021 30,6% 28 631
    2022 29,8% 31 476
    2023 27,6% 32 660

En ce qui concerne particulièrement les utilisateurs des refuges qui satisfaisaient aux critères de l’itinérance chronique, 14,1 % d’entre eux répondaient aux critères de chronicité aiguë seulement; 8,3 %, aux critères d’instabilité prolongée seulement; et 5,1 %, aux critères des deux types d’itinérance chronique (figure 8).

De 2017 à 2020, la proportion d’utilisateurs des refuges qui satisfaisaient à l’indicateur de la chronicité aiguë a augmenté (de 9 à 16 %), avant de baisser légèrement, passant à 14,6 % en 2022 et à 14,1 % en 2023.

La proportion de personnes qui ont vécu une instabilité prolongée a fluctué dans le temps (de 8,2 à 10 %).

La proportion d’utilisateurs des refuges qui ont vécu les deux types d’itinérance chronique était stable de 2017 à 2019 (de 3,5 à 3,8 %), mais elle est passée à 7,2 % en 2021. Ce chiffre a depuis diminué, passant à 5,1 % en 2023.

Figure 8 : Chronicité aiguë et instabilité prolongée de 2017 à 2023

  • Figure 8 - version textuelle
    Figure 8. Chronicité aiguë et instabilité prolongée de 2017 à 2023
    Année Chronicité aiguë Itinérance chronique combinée Instabilité prolongée Itinérance chronique totaleNote de bas de page2
    2017 9,0% 3,5% 9,9% 22,4%
    2018 10,5% 3,3% 8,5% 22,2%
    2019 12,1% 3,8% 9,2% 25,2%
    2020 16,0% 5,6% 10,0% 31,7%
    2021 15,2% 7,2% 8,2% 30,6%
    2022 14,6% 6,6% 8,5% 29,8%
    2023 14,1% 5,1% 8,3% 27,6%

Pour en savoir plus

Pour en savoir plus sur les recherches en matière d'itinérance, consultez la page Analyse de données, rapports et publications.

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© 2024 sa Majesté le Roi du chef du Canada, représenté par le Ministre du Logement, de l'Infrastructure et des Collectivités.

No de cat. T94-60/1-2024F-PDF
ISBN: 978-0-660-74352-3

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