Aperçu des données sur l’itinérance : Le point sur l’Étude nationale sur les refuges 2022

Sur cette page

• Introduction
• Données
• Utilisation des refuges en 2022
• Capacité et occupation des refuges
• Données démographiques
• Itinérance chronique parmi
• Pour en savoir plus

Introduction

L'Étude nationale sur les refuges est une analyse continue des tendances de l'utilisation des refuges par les personnes en situation d'itinérance au Canada. Le présent rapport offre un aperçu des tendances en 2022.

Données

La présente analyse couvre la période de 2005 à 2022 et utilise des données recueillies par :

• le Système d'information sur les personnes et les familles sans abri (SISA);
• les partenaires provinciaux et municipaux qui ont conclu des ententes d'échange de données avec le gouvernement du Canada.

Environ 50 % des refuges d'urgence au Canada ont été inclus dans l'analyse, ce qui représente environ 60 % des lits disponibles en refuge d'urgence. La méthode tient compte des personnes qui utilisent plus d'un refuge afin de s'assurer que les individus ne sont comptés qu'une seule fois. Les refuges pour victimes de violence familiale, les refuges pour immigrants et réfugiés, et les logements de transition y sont exclus en raison d'une couverture de données insuffisante.

Utilisation des refuges en 2022

En 2022, environ 105 655 personnes en situation d'itinérance ont eu recours à un refuge d'urgence, contre 93 529 en 2022 (figure 1). Cette hausse était prévue. La levée des exigences de COVID-19 en matière de distanciation physique a entraîné une augmentation progressive du nombre de lits et de l'utilisation des refuges. Au cours d'une nuit moyenne en 2022, environ 16 248 personnes ont eu recours à des refuges, contre 13 170 en 2021 (hausse de 23,4 %).

Figure 1 : Nombre d’utilisateurs des refuges de 2005 à 2022

Capacité et occupation des refuges

La capacité globale du système de refuges d'urgence permanents a augmenté de près de 20 % de 2021 à 2022. En 2022, on comptait 18 336 lits permanents, contre 15 364 en 2021 (figure 2). Toutefois, l'augmentation a été inégale selon les types de refuges. La capacité des refuges pour familles a augmenté de 33,7 %, celle des refuges pour adultes de 18,0 % et celle des refuges pour jeunes de 2,9 % par rapport à 2021.

Malgré l'augmentation de la capacité, le taux d'occupation des refuges était légèrement plus élevé en 2022 (88,6 %) qu'en 2021 (85,7 %), même si les niveaux d'avant la pandémie n'ont pas été atteints (figure 2).

Figure 2 : Lits disponibles et occupation moyenne de 2005 à 2022

La hausse du taux d'occupation en 2022 s'explique par l'augmentation du nombre de clients et la prolongation des séjours dans les refuges (figure 3). En 2015, la durée moyenne de séjour dans les refuges était de 38,7 jours. En 2022, la durée moyenne de séjour est passée à 56,1 jours.

Figure 3 : Durée moyenne de séjour par année civile de 2015 à 2022 par type de refuge

Données démographiques

Âge

L'âge moyen des utilisateurs des refuges était de 39,2 ans. Les enfants accompagnés (de 0 à 16 ans) représentaient 4,2 % des utilisateurs des refuges. Les jeunes (de 13 à 24 ans) constituaient 11,4 % des utilisateurs des refuges. La majorité (60,4 %) des utilisateurs des refuges étaient des adultes (de 25 à 49 ans). Les adultes plus âgés (de 50 à 64 ans) représentaient 19,9 % des utilisateurs des refuges et les aînés (plus de 65 ans), 4,0 %. Les proportions relatives de l'ensemble des groupes d'âge sont restées relativement inchangées depuis 2015, à l'exception des jeunes, dont la proportion a diminué régulièrement, passant de 17,9 % en 2015 à 11,4 % en 2022. 

Sexe

En 2022, 66,7 % des utilisateurs des refuges étaient des hommes, 32,2 % étaient des femmes, et 1,1 % des personnes de diverses identités de genre. La proportion d'hommes et de femmes est demeurée inchangée de 2015 à 2022. Toutefois, la proportion d'utilisateurs des refuges ayant diverses identités de genre a augmenté de manière importante sur le plan statistique de 2015 (0,5 %) à 2022 (1,1 %).

Peuples autochtones

Les peuples autochtones ont continué d'être surreprésentés dans les refuges d'urgence au Canada en 2022. Selon le recensement de 2021, les peuples autochtones représentaient environ 5 % de la population canadienne, mais en 2022, ils représentaient 33,1 % des utilisateurs des refuges (figure 4). La proportion de peuples autochtones parmi les usagers des refuges n'a pas beaucoup changé depuis 2015 (31,2 %).

Figure 4 : Proportion de la population générale et des utilisateurs des refuges selon l’identité autochtone

Vétérans

Environ 1,4 % des utilisateurs des refuges en 2022 ont déclaré avoir servi dans les Forces armées canadiennes (FAC), avoir été agents de la GRC, être des vétérans d'un pays allié ou avoir été à l'embauche des FAC en tant que civils. Ce chiffre correspond à la proportion globale estimée de vétérans au Canada (1,7 %). La proportion de vétérans parmi les usagers des refuges n'a pas beaucoup changé depuis 2015 (1,9 %).

Citoyenneté

En 2022, la majorité (90,3 %) des utilisateurs des refuges étaient des citoyens canadiens, ce qui a été le cas pour toutes les années d'analyse depuis 2015. La proportion de réfugiés et de demandeurs d'asile dans le réseau de refuges était de 2,0 % en 2022, en hausse par rapport à 2021 (0,9 %), mais en baisse par rapport à la période d'avant la pandémie (4,1 % en 2019). Les restrictions sur les déplacements pendant la pandémie en 2020 et 2021 pourraient avoir contribué à une diminution du nombre de demandes d'asile, avec une reprise partielle en 2022.

Figure 5 : Proportion de non-citoyens parmi la population utilisant les refuges de 2015 à 2022

Itinérance chronique parmi les utilisateurs des refuges

En 2022, les données d'un sous-ensemble de 17 collectivités ont été utilisées pour estimer l'itinérance chronique au Canada^{Note de bas de page 1}. Les utilisateurs des refuges sont considérés en situation d'itinérance chronique s'ils ont été dans au moins une des deux situations suivantes :

• Chronicité aiguë : utilisation des refuges pendant six mois (180 jours) ou plus au cours de la dernière année;
• Instabilité prolongée : séjour dans un refuge chaque année au cours des trois dernières années.

En 2022, 29,8 % des utilisateurs des refuges dans l'échantillon satisfaisaient à l'un des critères qui définissent l'itinérance chronique ou aux deux (en diminution par rapport au taux de 30,6 % en 2021). En appliquant cette proportion à l'estimation nationale du nombre d'utilisateurs des refuges, on estime que 31 476 utilisateurs de refuges se trouvaient en situation d'itinérance chronique en 2022, ce qui représente une hausse de 9,9 % par rapport à 2021 (voir figure 6).

Figure 6 : Proportion et nombre estimé d’utilisateurs chroniques des refuges de 2017 à 2022

Si l'on examine de plus près les utilisateurs des refuges qui satisfaisaient à chaque critère d'itinérance chronique aiguë, 14,6 % d'entre eux répondaient aux critères de chronicité aiguë seulement, 8,5 % aux critères d'instabilité prolongée seulement, et 6,6 % aux critères des deux types d'itinérance chronique (figure 7).

De 2017 à 2020, la proportion d'utilisateurs des refuges répondant seulement à l'indicateur de chronicité aiguë a augmenté (de 9,0 % à 16 %), mais elle a légèrement diminué en 2022 pour s'établir à 14,6 %. La proportion de personnes ayant connu une instabilité prolongée a fluctué dans le temps (entre 8,2 % et 10,0 %). La proportion d'utilisateurs des refuges ayant connu les deux types d'itinérance chronique est restée stable de 2017 à 2019 (de 3,5 % à 3,8 %), mais elle a augmenté depuis pour s'établir à 6,6 % en 2022.

Figure 7 : Chronicité aiguë et instabilité prolongée de 2017 à 2022

Pour en savoir plus

Pour en savoir plus sur les recherches en matière d'itinérance, consultez la page Analyse de données, rapports et publications.

Pour toute question concernant le présent rapport, n'hésitez pas à communiquer avec nous.

• Avis concernant les droits d'auteur

  © 2024 sa Majesté le Roi du chef du Canada, représenté par le Ministre du Logement, de l'Infrastructure et des Collectivités.

  Catalogue No. T94-60/2024F-PDF

  ISBN 978-0-660-70303-9